De notre
envoyé spécial à Zolder
Sur une bonne note
10e des championnats du monde
contre-la-montre espoirs, Christophe Kern, ici sous le maillot de
Vendée U, a bien terminé sa carrière amateur.
(Photo AFP)
Christophe Kern a terminé en beauté sa carrière chez les amateurs. Hier, aux championnats du monde du contre-la-montre espoirs, il termine 10e. Une belle performance après une saison bien remplie.
Plat comme une image, sage comme un paysage sans vent. Pour ces championnats du monde « chrono », le parcours proposé aux espoirs ne présentait aucun relief. Pas de quoi s'extasier. Sauf pour un rouleur du calibre de Christophe Kern. Lequel a pu trouver, là-haut, un terrain à sa convenance. De quoi faire tourner ses grandes pattes et permettre à sa carcasse de sortir le meilleur.
En fin de saison
Le hic : cette course tombait mal. A la fin d'une saison longue et usante. A prouver sans cesse qu'il a sa place chez les « pros ». C'est chose faite. Alors, dans ces conditions, ce Mondial ne figurait pas parmi ses grands objectifs de la saison. « Je voulais juste faire au mieux », lance-t-il après l'arrivée. Ce qui fut fait. Le Bas-Rhinois termine 10e, à 1'50'07'' du vainqueur, Tomas Vaitkus. Ce Lituanien, Christophe Kern en avait fait son favori. Il avait été impressionné par sa victoire, au Grand prix des Nations. Vaitkus fait partie de ces coureurs venus de l'Est qui, élevés à l'école de la piste, s'imposent sur le contre-la-montre, dans toutes les catégories. Spécialistes de l'exercice et morts de faim, ils jouent les premiers rôles, avec des Honchar, Petrov, Mazur, Berzin...
A 1'50'' du vainqueur
Kern termine loin de Vaitkus. Après 17 km, il pointe à 1'02''. Au km 21, il est à 1'17''. A l'arrivée, après 33,7 km, il accuse un retard de 1'50'', soit près de 2,3 km/h de moins (51,499 contre 49,154). Le titre était hors de portée. Le Lituanien a relégué son dauphin, Alexandr Bespalov, à 41''69. Des écarts conséquents. En août, Vaitkus avait remporté une étape du TransAlsace, à Marckolsheim. Christophe Kern n'a pas à avoir de regrets. Il se dit même satisfait. « Je n'étais pas super super... Malgré tout, ce que j'ai fait, c'est pas mal. J'ai réussi un bon « chrono ». J'ai eu du mal à partir mais, ensuite, cela allait de mieux en mieux. J'avais une bonne cadence, ni trop souple, ni trop gros. Je tournais bien les dents, entre 11, 12 et 13. Surtout, j'ai fini très fort. »
« Content de ma place »
Au km 17, il est 12e, puis 13e au km 21. Il grappille deux places dans les dix derniers kilomètres. « Au départ, le tournais les jambes, mais n'arrivais pas à emmener du braquet. Après 500 m, j'ai aussi eu un contrecoup. Le temps de me remettre en route, j'ai perdu du temps. Dans les virages aussi, j'aurais pu faire mieux. Je ne suis vraiment pas un casse-cou... « Après six ou sept kilomètres, cela allait mieux. Je me suis mis dans l'allure. » D'autant qu'il a un homme en ligne de mire. Parti 1'30'' avant lui, l'Australien Rory Sutherland lui permet de se situer. « Il est mal parti, mais a fini fort. Je l'ai eu longtemps devant moi. Je revenais sur lui petit à petit. Je termine 50 m derrière. Je suis content de ma place. C'est plus ou moins celle que je visais. Je n'y croyais pas trop. Finalement, j'ai eu de bonnes sensations. »
Retour en Alsace
Cette saison, l'Alsacien n'a pas autant travaillé cet exercice que les autres années. « Chez les juniors, j'en faisais au moins un par mois, sinon deux. Là, quand je suis arrivé aux championnats d'Europe, ce n'était que mon deuxième. Les « France », ce fut mon troisième. Il est alors normal de manquer de repères. Je n'en cours plus beaucoup. Une contre performance se voit plus vite. » Cette 10e place vient clore sa saison. Autant que sa carrière chez les amateurs. Ces 49,154 km/h effacent sa triste 22e place aux championnats d'Europe. Déjà, il pense aux vacances, et, surtout, au stage de rentrée avec les « pros ». Il vient de rendre son appartement à La Roche-sur-Yon, où il s'était installé pour Vendée U, et a réaménagé chez lui, à Ritterschoffen. Désormais, il y restera.
Serge Bastide
© Dernières Nouvelles d'Alsace, Mercredi 9 Octobre 2002.