Kern à pas feutrés

Engagé avec Vendée-U sur le TransAlsace à partir de demain, Christophe Kern est dans ses petits souliers. Après un été en pente douce, l'Alsacien espère retrouver la forme. Au plus vite.

Christophe Kern ronge son frein. Depuis quelques semaines, l'espoir originaire de Rittershoffen est à la recherche des bonnes sensations. Et pour l'heure, elles se font attendre... « La forme ? C'est pas trop ça actuellement, regrette le seul Alsacien en lice sur le TransAlsace. A vrai dire, je manque un peu de puissance. Depuis le début de l'été, je n'ai pas eu l'occasion de faire suffisamment de kilomètres. Et en course, je manque de repères. »  Après sa formidable victoire sur le Liège-Bastogne-Liège espoirs, début mai, le cadet des frères Kern est progressivement rentré dans le rang. Et le capital confiance s'est doucettement étiolé. « J'ai coupé fin juin après les championnats de Briançon, explique Christophe. En juillet, je n'ai pas fait la moindre course. Je devais reprendre avec le Trophée des Sources à Niederbronn. Son annulation, à quelques jours des championnats d'Europe, ne m'a pas arrangé. Ma 17e place sur le chrono prouve bien que je n'étais pas prêt. »

Sorties en solitaire

En solitaire, sur les routes de l'Alsace du Nord, Kern tente alors de renouer avec le plaisir de rouler. Hélas, Jonathan n'est pas là pour l'accompagner. Son frère aîné fourbit ses armes avec son club de Dijon, avant de décrocher le titre de champion de... Bourgogne. « Sortir seul, ça va un temps, regrette Christophe. Mais on finit par se lasser. » La semaine passée, il retrouve ses compagnons de Vendée-U à l'occasion du Tour des Pyrénées. Si son équipe brille, l'Alsacien n'est toujours pas à son avantage.  « Mon coéquipier, Maryan Harry, a pris le maillot dès le premier jour, ajoute Kern. Il a fallu qu'on fasse le tempo et qu'on roule devant tous les jours. J'ai vu qu'il me manquait encore un peu de jus. » Le jus, Christophe compte bien le retrouver dès demain sur les routes alsaciennes. Histoire aussi de conjurer le sort, puisqu'en deux participations sur le TransAlsace, Kern n'a jamais été en veine.

« Victoire d'étape »

« Cette épreuve est tellement relevée que si tu n'es pas au sommet de ta forme, tu n'as aucune chance, analyse l'Alsacien. Pour viser une place au classement, je serai encore trop juste. Je miserai tout sur une victoire d'étape, même si les sprinters seront à la fête les deux premiers jours. Comme d'habitude, la décision se fera lors de la 3e étape, au Grand Ballon. Avec l'équipe, on a de bonnes chances de bien figurer. Harry est en grande forme et peut viser le général. Sébastien Chavanel, qui a aussi traversé une période creuse, peut faire sa loi au sprint. »

Objectif France

Au service de son équipe, Kern remise pour l'heure ses ambitions personnelles au placard. Sans pour autant oublier l'objectif prioritaire, à savoir passer pro en fin de saison. « Il faut que je "rechope" le bon coup de pédale, conclut Kern. Je ne sais encore ni où, ni quand, mais ça va revenir. Pour arriver à mes fins, il faut que je réalise une grosse fin de saison. Les "France" ou le GP des Nations constitueront des occasions de s'illustrer. » A moins que les routes alsaciennes ne s'ouvrent enfin à lui, en cette fin de semaine.

Sébastien Keller

© Dernières Nouvelles d'Alsace, Mercredi 14 Août 2002.