Kern
s'attaque à une légende
Christophe Kern, sur le podium,
après son succès en Belgique : « Ma
première victoire est arrivée tôt dans la saison.
Mais je ne veux pas me reposer là-dessus. » (Photo
AFP)
A 22 ans, Christophe Kern (Brioches La Boulangère) disputera dimanche son premier Paris - Roubaix. Un passage obligé dans son apprentissage du métier. Et une sacrée légende.
Tout le monde lui en parle ces derniers jours. Dimanche dernier, Christophe Kern a assisté au grand prix de Merkwiller, organisé par son premier club, le VC Nord Alsace. Impossible d'éluder Paris-Roubaix, prochaine échéance du jeune coureur de Rittershoffen. « C'est, avec le Tour, la course la plus médiatisée en France, raconte-t-il. A Merkwiller, beaucoup de gens m'ont encouragé et seront devant la télé. Si je peux me montrer, je ne vais pas me gêner ! Tout le monde est content que je fasse cette course pour ma première année chez les professionnels. C'est un tel spectacle sur les pavés. » En deux participations avec les espoirs, Christophe Kern a déjà eu l'occasion de s'imprégner de cette course si particulière. Certains secteurs, comme le Carrefour de l'Arbre, sont les mêmes, d'autres comme la fameuse tranchée d'Arenberg constitueront une découverte majeure.
Force et puissance
« J'ai vu à quoi m'attendre. Il faudra soigner le placement et surtout suivre le rythme, car l'allure sera élevée. Les hommes forts sur les pavés dégagent toujours une telle impression de force et de puissance... Même si j'ai un peu d'appréhension face à la chute, mon premier objectif est de terminer. J'y vais sans pression, avec l'envie de découvrir et d'apprendre. Soit j'opterai pour une échappée matinale, soit je resterai dans le peloton le plus longtemps possible. L'important sera d'être constamment placé parmi les 30-40 premiers... » Une petite reconnaissance de certains secteurs pavés est prévue samedi avec l'équipe Brioches La Boulangère. Il sera encore temps alors de se concentrer réellement sur le sujet. « Pour une première, je préférerai que le temps soit sec ! » estime encore Christophe Kern.
Calendrier royal
Après Paris-Roubaix, l'Amstel Gold Race (20 avril), la Flèche Wallonne (23 avril) et Liège - Bastogne - Liège (27 avril) seront à son programme, avant un mois de mai qui devrait être taillé à sa mesure avec les 4 jours de Dunkerque, le Tour de l'Oise et le Tour de Belgique. Sa première victoire, conquise en Belgique dans le prix Rudy Dhaenens le 23 mars, a marqué les esprits, compte tenu du terrain. « Dans les courses là-bas, il faut être guerrier et avoir envie de se battre, souligne-t-il. Il faut être fort nerveusement pour se placer aux endroits stratégiques, ne pas avoir peur de rouler dans les caniveaux, les trottoirs et les chemins souvent limites. Sinon, on recule, on subit et on prend le vent. »
Mai en tête
Cette envie-là, le jeune coureur ne l'a pas eue dans les deux épreuves qui ont suivi, A Travers les Flandres et les Trois Jours de la Panne, où il a abandonné. Dans la première, il a été retardé par une chute, dans la seconde, il a pris froid et s'est fait piégé dans une bordure. « Je suis resté sur une frustration, c'est sur. Avec Alain Vigneron, on a décidé de couper totalement pendant quatre jours. Cela m'a fait beaucoup de bien. Ma première victoire est arrivée tôt dans la saison. Mais je ne veux pas me reposer là-dessus. Je veux continue à avoir une petite pression de résultats, notamment sur le programme du mois de mai. » Place d'abord à la légende...
Christine Lapp
© Dernières Nouvelles d'Alsace, Vendredi 11 Avril 2003.